Les potiers de la Biennale 2014 - #11 - Michel Moglia

 Lorsque j’ai abandonné les recherches céramiques pour me consacrer au feu sonore (voir le site des Chants Thermiques), j’étais persuadé que cette infidélité faite au monde du feu visuel serait de courte durée. Mais en réalité, elle a duré plus de trente ans !
Et puis en 2012, un galeriste - quelque peu en retard sur les événements de ma vie - est venu me proposer de réaliser une expo personnelle chez lui, à Saint-Paul-de-Vence. Il m’a semblé cocasse d’accepter ce hasard organisateur en repartant sur la trace partiellement effacée de mes boucliers, des terres posées sur grillage et cuites en quelques minutes. Mais très rapidement, il m’est apparu que si les techniques de cuisson rapides étaient toujours d’actualité (même encore un peu plus d’actualité !) mon propos s’était radicalisé. L’âge sans doute…

Finalement, se retrouvent sur le plan visuel les mêmes préoccupations que celles vécues sur le plan sonore : Les notions ardues de hasard, d’ordre et de désordre, de maîtrise (que chacun croit posséder alors que nous nous ingénions plus ou moins consciemment à démolir notre seul et unique refuge : la planète « Terre ») sous-tendent continuellement ma recherche qui a définitivement abandonné le moindre souci d’esthétisme… comme on abandonne un vieux vêtement trop usé.
Mais le feu demeure toujours et encore le compagnon, le partenaire idéal pour éclairer une route qui ne mène très certainement nulle part… Comme toutes les autres d’ailleurs.

Étigny, le 28 avril 2O14.

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